Situation de l’éducation dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu

Données actualisées au 1er avril 2025 pour le Nord-Kivu et au 14 mars 2025 pour le Sud-Kivu

La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo continue d’affecter profondément le système éducatif. Alors qu’une amélioration progressive est observée dans la province du Nord-Kivu, la dégradation de la situation au Sud-Kivu devient particulièrement préoccupante, au point de compromettre l’accès à l’information sur le terrain. Ce déséquilibre entre les deux provinces reflète l’instabilité persistante et les défis logistiques majeurs que rencontrent les acteurs éducatifs et humanitaires.

État de la situation au Nord-Kivu (au 1er avril 2025)

Dans cette province, une dynamique encourageante est observée, bien que des obstacles subsistent. 316 écoles demeurent fermées, dont 1 au Nord-Kivu 1 et 315 au Nord-Kivu 2, empêchant 216 317 enfants, dont 105 489 filles, de reprendre le chemin de l’école.
Au Nord-Kivu 1, 13 écoles continuent d’héberger des déplacés internes. Dans certains cas, les salles de classe sont libérées pendant les heures de cours, avant d’être réoccupées après les activités scolaires. Les stigmates des violences restent visibles : certaines écoles ont été endommagées par des balles, des obus, ou complètement détruites, nécessitant des travaux de réhabilitation pour garantir la sécurité des élèves et des enseignants.

Au Nord-Kivu 2, la situation est aggravée par la double menace sécuritaire. Outre la crise liée au M23 qui affecte les sous-divisions éducationnelles de Kirumba, Kitsumbiro, Lubero 1 et 2, ainsi que Kyondo, l’activisme persistant du groupe armé ADF-NALU dans les zones de Oicha, Beni, Njiapanda Bulongo, Kamango, Kyondo et la partie ouest de Lubero 1 a provoqué des déplacements massifs de populations, y compris des élèves. Ces derniers ont rejoint des zones dites sécurisées, où la continuité de leur éducation reste incertaine.

État de la situation au Sud-Kivu (au 14 mars 2025)

La province du Sud-Kivu enregistre une aggravation significative de la crise, rendant l’accès aux informations de plus en plus difficile. Les partenaires humanitaires sont contraints de quitter certains territoires occupés pour des raisons de sécurité, ce qui entrave la remontée régulière des données.

3 305 écoles sont actuellement fermées, dont 1 490 dans le Sud-Kivu 1, 1 333 dans le Sud-Kivu 2 et 482 dans le Sud-Kivu 3, empêchant 1 132 777 enfants, dont 526 420 filles, d’accéder à l’éducation.

Dans le Sud-Kivu 1, 24 écoles sont utilisées comme abris par des déplacés et 28 autres sont occupées par des groupes armés, compromettant gravement leur fonctionnement. Comme au Nord-Kivu, plusieurs établissements ont été endommagés ou détruits, victimes de tirs ou de pillages, et nécessitent une intervention rapide pour leur réhabilitation.

Conclusion et appel à la mobilisation
À la date de ce communiqué, 3 621 écoles restent fermées dans les deux provinces de l’Est de la RDC, et plus de 1 349 094 enfants, dont 631 909 filles, sont privés d’éducation. Cette situation constitue une urgence nationale qui appelle à une mobilisation collective, tant au niveau national qu’international, pour assurer la continuité de l’apprentissage, renforcer la protection des écoles et des élèves, et garantir un accès humanitaire sans entrave aux zones affectées.

Le Ministère de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté continue de suivre de près l’évolution de la situation et renouvelle son engagement à coordonner les réponses éducatives d’urgence, en collaboration avec les acteurs de terrain. La protection du droit à l’éducation, même en contexte de crise, reste un principe fondamental et un devoir collectif.

Fait à Kinshasa, le 10 avril 2025

La Cellule de Communication
Contact presse: 0837051333

  Articles Récents