Avec l’appui du Projet d’Équité et de Renforcement du Système Éducatif (PERSE), les travaux de validation de la cartographie des bureaux gestionnaires pour la rationalisation des entités des provinces éducationnelles ont été officiellement lancés ce mercredi 3 décembre 2025 à Bandundu-Ville, chef-lieu de la province du Kwilu.
Plusieurs acteurs, notamment la ministre provinciale de l’Education, les directeurs provinciaux (Proved), les inspecteurs principaux provinciaux (IPP), les directeurs provinciaux de la DINACOPE, le coordonnateur provincial du PERSE ainsi que d’autres membres du CTPR, ont pris part à cette cérémonie qui a eu lieu dans la salle Paqued de la Province éducationnelle.
Une réforme pour contraindre la prolifération des bureaux gestionnaires
Dans son adresse d’ouverture, le gouverneur du Kwilu, Philippe Akamituna, a d’abord rendu hommage au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour son engagement en faveur de la gratuité de l’enseignement primaire. Il a ensuite rappelé le cadre stratégique dans lequel s’inscrit la réforme.
« La stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation (SSEF) 2016-2025, dont l’un des axes prioritaires vise le renforcement de la gouvernance du système éducatif, a relevé un accroissement exponentiel du nombre des bureaux gestionnaires à travers la République au cours des dernières années. Cette situation a plombé la gestion et la gouvernance du système éducatif au point d’impacter les autres axes prioritaires de cette dernière, dont l’accès et la qualité des enseignements », a-t-il souligné.
Ces assises s’inscrivent dans le cadre des travaux du Comité Technique Provincial de Rationalisation (CTPR) mis en place en septembre 2022 sous l’égide du ministre ayant en charge l’Éducation nationale en province, chargé notamment de valider les résultats des travaux des GTP de trois provinces éducationnelles, à savoir Kwilu 1, Kwilu 2 et Kwilu 3.
Le gouverneur Philippe Akamituna a rappelé qu’en mai 2025, les acteurs éducatifs avaient déjà élaboré un premier plan provincial de rationalisation lors des ateliers tenus aux hôtels Lenku et Éléphant. Ce document a depuis été soumis au Comité national pour analyse.
« Cette continuité vise à parfaire le travail déjà amorcé et à effectuer les ajustements nécessaires pour une réforme efficace », a-t-il indiqué, appelant à la responsabilité et à l’expertise de tous.
Il a insisté sur l’importance de la réussite de cette réforme, comparant ses défis aux « douleurs de l’enfantement », mais soulignant son caractère indispensable pour améliorer la gouvernance éducative.
Dans la continuité des opérations de « toilettage »
Pour sa part, le directeur provincial de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté Kwilu 1, Mungeta Makulea Hervé, a rappelé que la rationalisation s’inscrit dans la même dynamique que les opérations de toilettage du fichier de paie menées récemment par les inspecteurs provinciaux et appuyées par une mission nationale incluant la DINACOPE.
« C’est une réforme du gouvernement. Nous devons tous l’appuyer. Le Kwilu a déjà été classé meilleure province lors des dernières assises, et nous entendons maintenir ce cap », a-t-il déclaré.
Durant trois jours, les participants devront mettre en place une cartographie actualisée et validée, pierre angulaire de la réforme nationale de rationalisation du système éducatif en RDC.
C’est la troisième étape de ce processus national de rationalisation des bureaux gestionnaires, initié dans les dix provinces administratives couvertes par le projet PERSE. Elle porte notamment sur la validation au niveau de la province administrative, désormais en cours.
La première phase avait porté sur la sensibilisation dans les provinces éducationnelles, suivie de la deuxième, à savoir la récolte des données de cartographie des bureaux gestionnaires.
Un cadre légal et institutionnel bien défini
Le dispositif national visant à réglementer la création des bureaux gestionnaires et des établissements publics d’enseignement a été mis en place en 2014, suivant la loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014, relative à l’enseignement national.
Le processus de rationalisation repose sur des comités techniques institués par l’arrêté ministériel N°MINEPSP/CABMIN/070/2022 du 27 juin 2022 :
• Le Comité national de rationalisation (CNR) au niveau central ;
• Les Comités techniques provinciaux de rationalisation (CTPR) dans les provinces administratives ;
• Les Groupes de travail provinciaux (GTP) dans les provinces éducationnelles.
Ces comités techniques de rationalisation (CTR) ont pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre le plan de rationalisation des bureaux gestionnaires et des établissements d’enseignement primaire et secondaire.
Marie Shomba




