Journée nationale de l’Enseignement : Raïssa Malu initie une séance de réflexion sous le thème « Éduquer pour transformer, former pour bâtir »

La Journée nationale de l’Enseignement a été célébrée le 30 avril 2025 en République démocratique du Congo sous le thème : « Éduquer pour transformer, former pour bâtir ». Ce sujet était au cœur d’une séance de réflexion organisée en marge de cette journée à Silikin Village, à Kinshasa/ Gombe, par le ministère de l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC).

La séance du jour a été conduite par son initiatrice, la ministre d’État, ministre de l’EDU-NC Raïssa Malu, qui était accompagnée du vice-ministre de l’EDU-NC Jean-Pierre Kezamudru, du Secrétaire Général a.i Mathieu Munkenge Bakina, de l’Inspecteur Général Hubert Kimbonza, des cadres du ministère et des représentants du Secrétariat Permanent d’Appui et de Coordination du Secteur de l’Éducation (SPACE), du Projet d’Apprentissage et d’Autonomisation des Filles (PAAF), et du Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Enseignement Primaire (PEQIP). La patronne du sous-secteur a aposé les bases de cette journée de réflexion, tout en soulignant son caractère technique, afin de circonscrire le cadre des échanges.

Parmi les intervenants, on note le coordonnateur du SPACE, le professeur Valère Munsya, qui a présenté les bases conceptuelles de l’éducation, la formation et la transformation du système éducatif. Il a relevé que les évolutions mondiales en cours obligent une remise en question radicale du système éducatif avec l’avènement de l’Intelligence Artificielle (IA), et un moment de bascule au niveau demographique. Il a soutenu que cela exige une réflexion stratégique et un choix politique du gouvernement en impliquant les forces vives de la nation.

En abordant la question relative à l’amélioration et la transformation du système éducatif, le professeur Valère Munsya a fait référence à la Stratégie Sectorielle de l’Éducation et de la Formation (SSEF) et a souligné la nécessité de changer les contenus et les méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Il a évoqué aussi les défis stratégiques et opérationnels à relèver, mais également l’importance des données, de la planification et du renforcement des capacités des acteurs éducatifs.

Au sujet des réformes mener par le SPACE, le professeur Valère Munsya a souligné la mise en place de l’éducation de base, la gratuité de l’enseignement primaire, l’instauration des langues nationales comme médium, le renforcement de l’enseignement de l’anglais, le système LMD, l’instauration de la classe pre-primaire, le renforcement du partenariat public-privé, la professionnalisation de la formation des enseignants et la mise en place du dispositif d’assurance.

Prenant la parole à son tour, le Conseiller de la ministre d’État en lien avec l’Enseignement Supérieur et Universitaire, le professeur Keny Kale, a présenté le Plan Quinquennal 2024 – 2029  du ministère de l’EDU-NC qui est une vision stratégique avec pour mission de transformer le système éducatif. Il a expliqué le contexte et l’enjeu, avant de faire un aperçu sur les 5 principes directeurs, les 5 objectifs stratégiques et les 5 axes prioritaires de cet important document.

Le professeur Keny Kale a aussi présenté les résultats attendus à l’horizon 2029, notamment l’accès élargi et équitable au système éducatif résilient, l’amélioration de la qualité de l’éducation, la citoyenneté active, le but étant de produire une nouvelle génération des citoyens.

La coordinatrice du Projet PEQIP Wali Belade a, pour sa part, évoqué la cohérence stratégique qui existe entre ce projet qu’elle pilote et d’autres projets du sous-secteur de l’EDU-NC, notamment le PAAF, le Projet Éducation des Filles, Formation Initiale et Continue des Enseignants et Appui à la Continuité de l’Éducation (EFFICACE), et le Projet pour l’Équité et le Renforcement du Système Éducatif (PERSE). À en croire Wali Belade, l’objectif de développement du projet PEQIP est d’accroître l’accès à des environnements d’apprentissage améliorés et renforcer la qualité des pratiques d’enseignement et de la gestion du système.

Elle a ensuite rappelé que PEQIP est un projet du gouvernement de la RDC, financé par la Banque Mondiale à hauteur 67 millions USD et mis en œuvre dans cinq provinces du pays : Ituri, Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental et Sud-Kivu.

Wali Belade a confié également que ce projet s’aligne sur le point 4 des Objectifs du développement durable (ODD4), la Stratégie Sectorielle de l’Education et de la Formation, le Pacte de Partenariat et le Plan Quinquennal du ministère de l’EDU-NC.

‎De son coté, le coordonnateur du PAAF Thierry Betukumesu a, de manière schématique, présenté les axes stratégiques des réformes menées par ce projet, entre autres, developper l’accès et assurer l’équité à l’éducation ; promouvoir l’apprentissage, l’enseignement pour tous ; et l’engagement citoyen.

‎Autre intervenant du jour, l’Inspecteur Général de l’EDU-NC Hubert Kimbonza. Il a mis un accent particulier sur l’article 232 de la loi cadre de l’enseignement qui parle des mesures d’application à mettre en place dans les 12 mois après l’adoption d’une loi, et dans le cas d’espèce celle portant organisation de l’éducation de base. 

‎Le Vice-ministre Jean-Pierre Kezamudru a, pour sa part, souligné l’importance de l’aspect utilitaire des réformes qui doivent rendre l’apprenant utile à la société. Il a déploré la baisse du niveau de l’éducation, même au niveau supérieur, soulignant que le problème provient de la racine, donc à l’enseignement primaire.

‎La ministre d’État Raïssa Malu qui a clôturé la série d’interventions, a fait savoir qu’en moins de 10 ans, plus d’un milliard de dollars américains ont été investis dans le secteur de l’Éducation. Elle a relevé que l’on doit s’atteler à un retour de l’investissement, c’est-à-dire avoir des enfants formés pour transformer la société.

‎ »Qu’on ne vienne plus dire que l’éducation et la santé sont les seuls secteurs pourvoyeurs d’emploi dans le pays, sinon on aura échoué dans l’éducation des enfants. On doit former des enfants dans tous les domaines« , a-t-elle dit, en précisant que le Plan Quinquennal doit être un document de référence pour des résultats en rapport avec des indicateurs.

‎Raïssa Malu a également évoqué l’importance de l’archivage numérique des actes, arrêtés et autres documents importants du ministère, avant d’aborder la question des écoles d’excellence. 

‎Aux termes de cette séance de réflexion, trois réformes importantes ont été proposées : la professionnalisation de la formation initiale et continue des enseignants, l’éducation de base pour laquelle l’on doit élaborer des mesures d’application, et la réforme sur la renforcement de l’administration dans l’optique de la gouvernance du système éducatif.

Christian BELLA

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