Le Service national de formation (SERNAFOR) et la Cellule Indépendante d’Évaluation des Acquis Scolaires (CIEAS) ont organisé, du 1er au 4 juillet, à Kinshasa, un atelier dans l’objectif d’adapter un outil essentiel pour l’observation des pratiques de classe. Cet outil se concentre sur le développement des compétences.
Le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) a financé cette activité importante via le Projet d’amélioration de la qualité de l’enseignement primaire (PEQIP).
L’atelier a rassemblé des inspecteurs du ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC) et des experts de la CIEAS. Objectif principal : adapter l’outil d’évaluation pour mieux observer et analyser les comportements pédagogiques des enseignants. Les interactions avec les élèves durant les séquences d’apprentissage étaient aussi ciblées.
Ce travail vise à mettre en lumière les forces et faiblesses observées. Ceci doit permettre un accompagnement pédagogique plus efficace.
L’outil, inspiré du référentiel international « Teach », a été soigneusement contextualisé. Il répond, désormais, aux réalités spécifiques du système éducatif congolais. Il se divise en deux volets principaux : les pratiques de classe et les documents pédagogiques. Ces éléments sont traduits en comportements directement observables.
Selon l’inspecteur principal, Zéphirin Kalotoso, « l’outil permet d’observer comment les enseignants transmettent les savoirs et construisent les compétences des apprenants en situation de classe ».
Un outil essentiel pour une qualité accrue
L’atelier a été très productif à tel enseigne que les participants y ont présenté l’outil et défini les critères d’évaluation. Ils ont partagé des observations issues d’expérimentations sur le terrain. Les comportements pédagogiques relevés ont été analysés en profondeur. Une relecture collective a eu lieu avant sa validation finale.
Cet instrument est fondamental en ceci qu’il vise à aligner l’évaluation des pratiques pédagogiques sur les standards internationaux. En même temps, il reste très pertinent pour le contexte congolais. À terme, il renforcera les capacités des inspecteurs dans l’accompagnement et le suivi des enseignants.
L’inspecteur principal, Zéphirin Kalotoso, a précisé que le développement de ce nouvel outil s’inspire d’un modèle longtemps utilisé par l’inspection. Il sert à évaluer les enseignants. Cela inclut l’analyse de leur organisation des activités pédagogiques. La manière dont ils mènent les tâches en classe et interagissent avec les élèves est aussi observée. Enfin, la conduite des leçons est évaluée.
« Les outils ont toujours existé, mais face à l’évolution des standards internationaux, il devenait nécessaire de les adapter », a souligné M. Kalotoso.
Une enquête menée par le PASEC et la CIEAS a révélé une baisse significative du niveau. « D’où l’urgence de revoir nos méthodes, car l’amélioration de la qualité de l’enseignement est une priorité du Chef de l’État, portée par le gouvernement », a-t-il ajouté.
Vers un déploiement national et un plaidoyer nécessaire
Didier Nikinki, coordonnateur de la CIEAS, a détaillé les prochaines étapes. Voici comment : après la validation technique, l’outil sera présenté aux autorités compétentes. Cette étape sera suivie d’une phase pilote qui consistera à familiariser les inspecteurs avec la nouvelle version. Ensuite, l’outil sera vulgarisé à l’échelle nationale.
« Un plaidoyer devra être mené pour mobiliser les ressources nécessaires », a insisté M. Nikinki.
L’adaptation de cet outil représente une réforme majeure. Elle s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la qualité de la formation continue des enseignants. Le coordonnateur s’est, par ailleurs, dit satisfait du travail accompli par les inspecteurs et les experts du ministère. Il estime que cette nouvelle approche permettra une remédiation fondée sur des évidences issues des réalités observées dans les salles de classe.
Gaëlle BASUBI
