Il est 11 heures passées, dans la cour tranquille de l’école primaire Murongo, dont la cour jouxte le terrain de football La Jeunesse, à Bunia.
Dans une salle encore remplie, les sourires se mêlent aux applaudissements. Ce mercredi 18 juin, une page se tourne : celle de la formation de dix inspecteurs provinciaux sur le leadership pédagogique, un chantier crucial pour l’avenir des écoles primaires publiques de la province éducationnelle d’Ituri 1.
Pendant cinq jours, du 14 au 18 juin, ces dix encadreurs venus de différents coins de cette province éducationnelle ont été formés sur le rôle stratégique du directeur d’école, dans la gouvernance pédagogique. Une formation technique, dense, mais surtout tournée vers l’action.
Organisée par le ministère de l’Éducation nationale via le Service national de formation des enseignants du primaire (SERNAFOR PRIMAIRE), dans le cadre du Projet d’amélioration de la qualité de l’enseignement (PEQIP), cette session visait à renforcer les compétences de ceux qui seront chargés de porter ces connaissances au plus près du terrain.
Une clôture empreinte d’engagement
La cérémonie de clôture n’avait rien d’un simple au revoir protocolaire. C’est un moment de bilan, de reconnaissance, mais aussi d’alerte : ce qui commence maintenant compte tout autant que ce qui vient de s’achever.
«Je tiens à exprimer ma gratitude envers tous les participants pour l’esprit de confiance et de collaboration qui a caractérisé ces cinq jours, » a déclaré M. Mbakaka Mbanga Sébastien, Inspecteur principal provincial de l’Ituri 1, visiblement satisfait de l’engagement des participants. « Je suis convaincu que la restitution des acquis se fera dans les meilleures conditions. »
Parmi les inspecteurs formés, le sentiment est unanime : cette formation a changé la donne.
« Je ressens une grande joie. Nous avons acquis des outils concrets pour encadrer efficacement les directeurs des écoles primaires publiques, » confie Paul Richard Agele, inspecteur itinérant de Bunia. « Nous avons maintenant une base solide pour élever le niveau de leadership dans nos établissements publics. ».
Même enthousiasme chez Cécile Kahambu Lusenge, inspectrice itinérante pour le secteur primaire urbain de Bunia.
« Je remercie le chef de l’État, la ministre Raïssa Malu, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et le projet PEQIP pour leur engagement. Nous souhaitons que ce type de formation devienne régulier, pour que l’Ituri 1 progresse de manière durable. »
Un déploiement à grande échelle
À peine la formation achevée, les regards se tournent déjà vers la prochaine étape : le déploiement sur le terrain. Dès le vendredi 20 juin, les dix inspecteurs-formateurs, désormais armés de nouvelles compétences, seront répartis en binômes pour conduire des sessions de formation à destination des directeurs des écoles primaires publiques, dans leurs sous-divisions respectives.
Cinq sites ont été retenus pour accueillir ces sessions, choisis avec soin pour assurer un équilibre géographique et une accessibilité logistique.
En tout, 248 directeurs d’écoles sont concernés. Parmi eux, 71 évoluent en milieu urbain, tandis que 177 viennent de zones rurales ou périurbaines, souvent confrontées à des réalités complexes : manque de ressources, éloignement, surcharge administrative.
Le dispositif est ambitieux, et les attentes sont élevées. Il s’agit, ni plus ni moins, de réarmer le leadership scolaire local, pierre angulaire d’un système éducatif résilient.
Cellcom PEQIP