RDC : la ministre d’État Raïssa Malu a représenté la République au Forum mondial de l’éducation 2025 à Londres

La République Démocratique du Congo (RDC) a participé au Forum mondial de l’éducation 2025, tenu à Londres du 19 au 22 mai, sous le thème principal : « La prochaine grande révolution de l’éducation : comment transformer l’apprentissage à travers des politiques durables ». Cet événement majeur, reconnu comme l’un des plus influents en matière de politiques éducatives à l’échelle mondiale, a réuni des ministres, des experts, des représentants d’organismes multilatéraux et des acteurs du changement issus de plus de cent pays. L’édition 2025 a placé au cœur de ses échanges les moyens d’améliorer simultanément l’accès et la qualité dans les systèmes éducatifs, en lien avec les enjeux contemporains, notamment la transition numérique, la justice sociale, la résilience climatique et les crises humanitaires.

La Ministre d’État, Ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté, a représenté la RDC à cette occasion et a pris la parole lors de la session plénière 2, le 19 mai, au Churchill Hall du Queen Elizabeth II Conférence Centre. Cette session, intitulée « Comment garantir la qualité tout en élargissant l’accès à l’éducation ? », s’est intéressée aux tensions systémiques que rencontrent de nombreux pays en tentant de concilier l’élargissement de l’accès scolaire avec le maintien de standards pédagogiques élevés. Y ont été débattues des thématiques cruciales telles que les infrastructures scolaires, l’innovation numérique, la diversification des parcours d’apprentissage, les politiques de régulation et les impératifs d’équité.

L’intervention de la Ministre d’État, prononcée au sein de la session parallèle 2a, a été remarquée pour sa clarté, sa sincérité analytique et sa profondeur stratégique. Elle y a articulé cinq axes d’analyse. Elle a d’abord posé le dilemme mondial entre l’expansion de l’accès et la préservation de la qualité éducative, en prenant l’exemple congolais marqué par la réintégration de plus de quatre millions d’enfants dans le système scolaire depuis la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire en 2019. Elle a ensuite exposé les tensions structurelles révélées par cette massification rapide, telles que la surcharge des classes, le déficit d’enseignants formés et les fortes disparités géographiques. Dans un troisième temps, elle a mis en avant les réformes entreprises pour garantir la qualité, notamment la refonte des curricula autour d’un socle commun de compétences, la formation continue appuyée sur les réseaux d’écoles de proximité, la modernisation du système de données scolaires avec le déploiement du e-SIGE, la reconnaissance réglementaire de l’enseignement à distance et la révision des normes d’infrastructure scolaire.

La ministre a ensuite présenté certains résultats encourageants, dont le taux de réussite à l’Examen d’État 2024 estimé à 64 %, avec une performance des filles supérieure à celle des garçons, respectivement 66 % contre 63 %. Elle a conclu son propos par un appel à la solidarité internationale, plaidant pour un soutien durable, flexible et véritablement aligné sur les priorités nationales, afin que l’éducation devienne un levier structurant de transformation sociale.

En marge du Forum, la Ministre d’État a poursuivi un agenda diplomatique actif en rencontrant plusieurs personnalités clés. Elle a eu un échange approfondi avec Alicia Herbert, haute fonctionnaire britannique en charge de la Direction de l’Éducation, du Genre et de l’Égalité au sein du Foreign, Commonwealth & Development Office, qui occupe également la fonction d’Envoyée spéciale du Royaume-Uni pour l’égalité des genres. Cette rencontre a permis d’aborder les principaux défis du système éducatif congolais, notamment la consolidation de la gratuité de l’enseignement primaire, l’amélioration de la qualité, et le rôle que peuvent jouer les partenaires techniques et financiers dans un cadre aligné aux priorités du pays.

Un autre échange a eu lieu avec Ruth Kagia, envoyée spéciale du Partenariat mondial pour l’éducation (PME). Les discussions ont porté sur la contribution du PME au financement du secteur en RDC, les avancées enregistrées, mais aussi les lenteurs observées dans la mise en œuvre des réformes, en particulier le retard dans le décaissement de la dernière tranche de 50 millions de dollars. Ont également été abordés les défis liés à la forte croissance démographique et à la nécessité de maintenir les enfants, et plus particulièrement les filles, dans le système éducatif jusqu’à la fin du cycle secondaire.

La Ministre d’État a également rencontré David Maynard, représentant du British Council, avec qui elle a échangé sur les opportunités de coopération en matière de développement des compétences en langue anglaise et en littératie numérique. L’entretien a porté sur la promotion de l’enseignement de l’anglais par des approches hybrides, associant cours en présentiel et plateformes en ligne, en s’appuyant sur les ressources existantes du British Council telles que Learning English, Teaching English et English Connect. Les discussions ont exploré les synergies possibles avec les projets appuyés par la Banque mondiale, l’intégration de l’enseignement de l’anglais dans les curricula rénovés, le renforcement de la formation des enseignants, la formation de formateurs locaux, les possibilités de financement, ainsi que l’introduction du test IELTS en RDC.

Ces rencontres bilatérales ont permis de renforcer les partenariats stratégiques de la RDC dans le domaine de l’éducation, tout en ouvrant de nouvelles perspectives concrètes pour la mise en œuvre des réformes engagées.

Enfin, la Ministre d’État a visité l’ambassade de la République Démocratique du Congo à Londres, où l’Ambassadeur Ndolamb Ngokwey avait convié des membres actifs de la diaspora congolaise. Dans son intervention, elle a présenté les grandes lignes du Plan quinquennal de l’éducation, en exposant les priorités stratégiques du ministère. Elle a appelé les membres de la diaspora à contribuer activement à la mise en œuvre de ces priorités, soulignant le rôle fondamental qu’ils peuvent jouer dans la promotion de l’unité nationale et l’image positive du pays à l’international. Elle a insisté sur l’importance d’un engagement citoyen responsable, capable de formuler des critiques constructives sans nourrir de discours auto-destructeurs, afin de faire de l’éducation un bien commun au service du progrès national.

Moïse Dianyishayi

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