Kinshasa a abrité, ce mercredi 17 décembre 2025, la première édition des Conférences annuelles du Service public (CASP 2025), un rendez-vous important dédié à la modernisation de l’action publique en République démocratique du Congo (RDC).
Organisé par l’École nationale d’administration (ENA), sous l’égide du ministère de la Fonction publique, l’événement a réuni plusieurs membres du gouvernement, des experts et des hauts cadres de l’administration autour des enjeux de transformation du service public.
À cette occasion, la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC), Raïssa Malu, est intervenue sur le thème : « Intelligence artificielle et efficacité du service public : le cas de l’Éducation nationale ». Elle a pris part à un panel de haut niveau consacré à la modernisation des services publics, aux côtés notamment des ministres de la Santé publique et du Commerce extérieur.
Une IA auxiliaire stratégique pour l’humain
Dans son allocution, Raïssa Malu a insisté sur la nécessité de repenser l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans le système éducatif congolais. Elle a tenu à rappeler que l’IA ne saurait se substituer à l’humain, mais qu’elle constitue plutôt un outil d’appui stratégique pour les enseignants, les inspecteurs et les administrateurs, afin d’améliorer l’efficacité et la qualité du service public de l’éducation.
La ministre d’État a, à cet effet, souligné l’importance du renforcement de l’administration éducative du secteur de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC), condition essentielle pour garantir une intégration éthique, efficace et durable des technologies numériques dans le système éducatif.
Pour illustrer concrètement ses propos, Raïssa Malu a évoqué l’exemple emblématique de la correction automatisée des épreuves de l’Examen d’État. Cette innovation, développée localement, permet des gains significatifs en rapidité, traçabilité et fiabilité, tout en maintenant le rôle central et décisionnel des inspecteurs de l’enseignement. Elle a salué cette solution respectueuse des principes de souveraineté numérique, répondant aux réalités et aux besoins du pays.
La CASP 2025 a également été marquée par la visite des stands par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui a officiellement inauguré les travaux de cette première édition. Parmi les espaces les plus remarqués figurait celui de l’Éducation nationale, où une machine et une imprimante spécialement conçues pour la correction automatisée à l’aide de l’intelligence artificielle ont été présentées au public.
Une innovation présentée au plus haut niveau
Lors de cette visite, l’inspecteur général de l’Éducation nationale, aux côtés de la ministre d’État Raïssa Malu, a procédé à une démonstration pratique de la correction des cahiers d’items. Cette présentation scientifique a permis de mettre en lumière les performances de la nouvelle technologie, notamment en termes de rapidité, de fiabilité et de cohérence des résultats.
Sur le plan technique, l’innovation se distingue par une capacité de numérisation et de traitement largement améliorée. Alors que l’ancien système permettait de corriger 8 à 10 copies par minute, la nouvelle solution atteint désormais une cadence de 80 à 100 copies par minute, constituant une avancée majeure dans l’organisation et la gestion des examens nationaux.
L’inspecteur général a également annoncé la poursuite de la décentralisation des centres de numérisation, avec une extension prochaine à d’autres provinces éducatives. Cette démarche vise à optimiser davantage le processus de correction sur l’ensemble du territoire national et à renforcer l’équité entre les différentes entités éducatives.
Enfin, la visite du stand de l’Éducation nationale a permis de mettre en lumière les nouvelles orientations pédagogiques, ainsi que les efforts de formation, de digitalisation et de modernisation engagés dans le cadre de la mise en œuvre du plan quinquennal 2024-2029 du ministère.
Par son intervention remarquée à la CASP 2025, la ministre d’État Raïssa Malu a réaffirmé la volonté du gouvernement de faire de l’intelligence artificielle un outil stratégique de transformation du service public éducatif, au service de la performance, de la transparence et de la souveraineté nationale.
Marie Shomba
